mercredi 15 mai 2013

Les zozios du Luco : les moineaux

Voici enfin le deuxième volet de notre grande saga consacrée aux oiseaux du Jardin du Luxembourg, à Paris. Il est entièrement dédié, cette fois, aux moineaux. Il est vrai que ce sont des oiseaux tellement communs, que l'on oublie souvent de s'y intéresser, à tort ! Heureusement, Colochat est repartie, appareil photo en bandoulière, dans la brousse du Luco pour en rapporter un reportage exclusif !

photo 1 : moineau mâle sur sa balançoire

Les moineaux domestiques (Passer domesticus) appartienent à l'ordre des passereaux. Comme les pigeons, les cafards et les rats, ils se sont parfaitement adaptés à l'environnement urbain, et côtoient l'homme probablement depuis la Préhistoire. On parle de relation de commensalisme, plus clairement, cela signifie que ces petites boules de plumes exploitent l'homme sans contrepartie. Ce qui n'est pas vrai du tout pour moi, qui ai beaucoup de plaisir à les observer et à les photographier !

L'habit fait le moineau

Ils tireraient leur nom de leur ressemblance avec les moines. Je suppose que cela fait référence au plumage dorsal brun et à la calotte crânienne grise bordée de brun, qui pourraient faire penser à la robe de bure et à la tonsure ou couronne monastique des moines franciscains. Mais, bon quand on y réfléchit un peu, les moineaux existaient bien avant la création des ordres monastiques, donc ce sont plutôt les moines qui ressemblent à des moineaux, et non l'inverse !...

photo 2 : moineau mâle au Luco

J'ai trouvé un très beau portrait de moine peint par Le Pérugin qui peut aller dans le sens de cette argumentation. Je l'ai agrémenté de moineaux que j'ai pris en photo, et en fond j'ai mis les jolis tons moussus de la fontaine Médicis.

photo 3 : le moine et les moineaux par le Pérugin et Colochat

En conséquence, on peut donc dire que Saint-Francois d'Assise, à l'origine de l'ordre des Franciscains et célèbre également pour son sermon des oiseaux, doit tout aux moineaux et qu'il n'est rien d'autre que le commensal de ces derniers, c'est-à-dire qu'il leur a tout piqué, l'habit et sa popularité, sans rien leur apporter en contrepartie, que je sache !

Une vie de moineau n'est pas monacale

Ils possèdent l'aire de répartition géographique la plus vaste parmi les oiseaux. Les couples restent ensemble toute leur vie. La femelle pond trois à huit œufs qui éclosent au bout de deux semaines ; trois semaines seulement après leur éclosion, les jeunes quittent le nid. Sachant que la période de reproduction s'étend du début du printemps à la fin de l'été, qu'un couple peut avoir trois couvées par saison, que la maturité sexuelle est atteinte dès la saison de reproduction suivant la naissance, soit dès six mois pour des individus nés à la fin de l'été, et que l'espérance de vie varie de quatre à sept ans, et peut même atteindre treize ans, combien de descendants aura un couple de moineaux ? Sortez les calculettes, je ramasse les copies dans dix minutes ! Allez, je vous donne la réponse, le chiffre atteint est compris entre 27 et 300 !!!! On peut donc conclure que la réclusion monacale et le célibat sont très éloignés du mode de vie des moineaux domestiques !

Madame, Monsieur

Chez les moineaux, il est facile de distinguer le mâle de la femelle grâce à leur plumage, le dimorphisme sexuelle est donc marqué.
 
photo 4 : madame à gauche et monsieur à droite sur le bord de la fontaine Médicis


Le mâle

Le plumage du mâle est gris bordé de brun sur la tête, avec un petit point blanc situé à l'arrière de l’œil. Une bavette noire orne son cou. Le dos est brun et noir tout comme les ailes qui sont agrémentées, en plus, d'une barre blanche. Le ventre est uniformément gris. Deux types de plumages existent : nuptial et internuptial. En période internuptiale, les couleurs sont plus ternes et la bavette moins développée. Tous les moineaux mâles que j'ai photographiés durant ces mois de mai et d'avril 2013 portent un plumage nuptial, à l'exception, peut-être, de celui de la photo 7 à la bavette peu développée, il s'agit vraisemblablement d'un jeune mâle.

photo 5 : moineaux mâles du Jardin du Luxembourg

photo 6 : moineaux mâles en plumage nuptial au bord de la fontaine Médicis

photo 7 : jeune moineau mâle au Luco

photo 8 : moineau mâle en vue ventrale au Luco

La femelle

La femelle moineau présente un plumage aux couleurs moins contrastées que chez le mâle. Les jeunes lui ressemblent, à l'exception des bords du bec encore jaunes.

photo 9 : moineau femelle au Jardin du Luxembourg

photo 10 : moineau femelle en vue ventrale au Luco

photo 11 : moineau femelle avec une brindille dans la bec

J'ai rencontré beaucoup plus de moineaux mâles que de moineaux femelles durant mon safari photographique ; alors, certes, leurs couleurs se confondent davantage avec leur environnement comme sur la photo 11, mais je ne pense pas que ce soit la raison principale. J'ai ainsi dû retourner plusieurs fois au Luco, dans le seul but de parvenir, enfin, à en photographier quelques-unes, alors qu'en même temps j'accumulais les photos de mâles. Comme nous sommes en période de reproduction, peut-être restent-elles davantage dans le nid à couver ou à s'occuper des jeunes ?

Le bain public


photo 12 : fontaine Médicis, Jardin du Luxembourg

Comme dans la savane africaine, au Luco, c'est au niveau des points d'eau que l'on fait le plus de rencontres, et en particulier à la fontaine Médicis. La grande statue en bronze sur le rocher représente le cyclope Polyphème, le regard tourné vers Galathée dont il est amoureux, mais qui, elle, n'a d'yeux que pour le beau berger Acis. Bon tout ça, ça n'est rien que du blabla ; en effet, lors de mes séjours répétées près de la fontaine, j'ai fini par gagner la confiance du géant, qui m'a confié que, depuis le temps, il n'en avait plus rien à faire de Galathée, que ce qui l'émerveillait désormais c'était les nombreux oiseaux qui viennent chaque jour à la fontaine pour s'y désaltérer, s'y baigner et y faire un brin de causette. J'ai pu ainsi prendre en photos différentes espèces d'oiseaux à cet endroit, je les présenterai prochainement dans d'autres messages.

Narcisse 

Certains viennent même y jouer les Narcisse, comme ce moineau qui paraît être ébloui par son reflet dans l'eau : "Oh ! que je suis beauuuuu !"

photo 13 : moineau mâle et son reflet au bord de la fontaine Médicis

 La grande toilette 


Les photos les plus cocasses et attendrissantes que j'ai pu prendre, ce sont celles de moineaux prenant leur bain. Eh bien, aucun doute à avoir, ce sont les champions incontestés de la propreté, et monsieur autant que madame ! Ils ne se contentent pas de faire trempettes, ils s'agitent énergiquement et les gouttelettes d'eau virevoltent partout autour d'eux ! A côté un Terre-Neuve en train de s'ébrouer a l'air bien ramollo ! Ce sont les seuls oiseaux que j'ai vus à la fontaine faire leurs ablutions avec autant d'application.

photo 14 : moineau mâle prenant son bain à la fontaine Médicis

photo 15 : moineau femelle prenant son bain à la fontaine Médicis

photo 16 : couple de moineaux après le bain

Les potins mondains du jardin

 

photo 17 : un brin de causette entre moineau et pigeon Ramier

La fontaine est aussi l'endroit idéal pour pépier, roucouler et s'échanger les potins entre moineau et pigeon ramier !... On remarquera, ici, la différence de taille entre les deux. Ce qui est étonnant aussi sur cette photo, c'est le plumage du moineau qui s'accorde joliment avec les teintes grisâtres de la pierre et brunâtres des feuilles sur le rebord du bassin, tandis que le plumage du pigeon ramier se fond tout aussi parfaitement avec le gris bleuté de la pierre dans l'ombre. La fontaine est vraiment le décor idéal pour prendre de jolies photos d'oiseaux.

Le moineau de Picasso

Si le dessin de pigeon de Picasso dont il a été question dans un précédent message est devenu mondialement célèbre, le moineau n'a pas pour autant été oublié par le peintre espagnol, il en a fait un exquis petit croquis en 1907. Je réalisé un petit photomontage avec ce dessin et l'ombre chinoise du moineau Narcisse de la photo 11 ; en arrière plan, j'ai mis la photo d'une des pierres de la fontaine.

photo 18 : moineau de Picasso et moineau du Luco

Une chouette idée de pochoir à réaliser incognito sur la fontaine Médicis ?... 
Chuuuuuuut, je n'ai rien dit du tout !!!!...


dimanche 5 mai 2013

C'est louche !

Eureka !

Comme nous l'ont montré Archimède dans sa baignoire et Newton avec sa pomme, les éclairs de génie viennent souvent lors des activités quotidiennes les plus banales. Eh bien, moi, c'est en contemplant une cuillère que m'est venu une petite idée. En effet, j'ai été amusée par la façon dont mon image était déformée sur la surface concave de celle-ci, du coup, je me suis dit que l'on pouvait sûrement réaliser des photos rigolotes grâce à cet instrument optique rudimentaire, qu'il n'y avait pas forcément besoin d'un super objectif fisheye pour ça.

Les photos ont été réalisées grâce à la goguenarde collaboration de Zouzou, avec mon Canon Powershot E1 rose bonbon, objet désormais culte de ce blog.

Zouzou

Quelques cuillerées à soupe de Zouzou

Avec une banale cuillère à soupe, on obtient déjà des résultats détonants ! La belle Zouzou se transforme en un être des plus inquiétants, hybride d'alien et de gargouille !...


Une cuillerée à soupe de Zouzou
  
Trois cuillerées à soupe de Zouzou

Toute exaltée par ma révolutionnaire découverte, j'ai couru dès le lendemain matin au rayon quincaillerie de mon supermarché, et là quel ne fut pas mon éblouissement devant les cuillères et les louches de toutes sortes, aux effets d'optique plus renversants les uns que les autres ! Après avoir tergiversé pendant une bonne heure devant toutes ces merveilles, je me suis décidée pour une grande cuillère et une louche sphérique.

L'effet cuillère

Avec la grande cuillère, j'ai réussi à métamorphoser Zouzou en monstre à deux têtes, trois nez et cinq yeux ! Plus besoin d'aller à Tchernobyl ou au musée Picasso pour admirer, ce genre de chose !

Zouzou et l'effet cuillère (3)

L'effet louche

Avec la louche, Zouzou se transforme en "Destroy Kitty" et en chauve-souris albinos !
 
L'effet louche sur Zouzou : Destroy Kitty (1)


L'effet louche sur Zouzou : Destroy Kitty (2)

Sur le montage ci-dessous, j'ai rassemblé les clichés les plus amusants obtenus grâce à l'effet louche sur Zouzou.

Zouzou et l'effet louche : florilège

L'Ugly Therapy

De fil en aiguille, j'ai pris conscience du potentiel de ma surprenante découverte, et j'ai abouti à l'élaboration de l'"Ugly Therapy". 
Si chaque matin, lorsque vous vous regardez dans la glace, vous vous faites inlassablement la même réflexion : "Chuis môôôôôôôôôôche, ouuuuuin !!!!!", alors cette thérapie est faite pour vous, les résultats sont garantis !

D'abord, dès votre réveil, n'allez surtout pas dans votre salle de bain, mais dans votre cuisine et munissez vous d'une louche bien polie. Une fois l'objet bien en main, asseyez vous, la première fois le choc peut être rude. Une fois bien assis, regardez-vous bien en face sur la surface concave de la louche. Vous devriez à peu près obtenir ceci : un monstre hydrocéphale ou microcéphale.

Ugly Therapy : l'effet monstre hydrocéphale

Ugly therapy : l'effet monstre microcéphale

Restez ainsi à vous contempler au moins dix bonnes minutes, sans détourner la tête. Si la dose est trop forte la première fois, commencez par seulement cinq minutes. Ensuite, rangez l'objet de torture à sa place et préparez-vous un solide petit déjeuner, vous devez reprendre des forces après l'épreuve, c'est important.
Enfin, une fois bien requinqué, allez dans votre salle de bain, et regardez-vous droit dans le miroir. Vous verrez alors s'afficher sur votre visage un large sourire, et la pensée qui vous viendra immédiatement à l'esprit sera  : "Meuuu non, chuis pas môôôôche !" 
Les premiers résultats sont généralement obtenus au bout d'une semaine, mais il est conseillé de continuer le traitement pendant un mois, si l'on veut obtenir des résultats durables dans le temps.